Dans sa négation de la mort, la société rejette également les personnes qui ont commencé à la côtoyer. «Quel sort réserve-t-on aux gens qui ne sont plus actifs ? Les malades, ceux qui vont mourir ? On les tient à l'écart, parce qu'ils ne répondent plus à nos exigences contemporaines»,
«On écarte, on éloigne, on stigmatise à un certain point les personnes qui vont mourir». Très peu de mourants ont droit à des soins convenables pour cette dernière épreuve de leur vie.
Si 80 % des gens meurent à l'hôpital, seulement 10 % des personnes reçoivent des soins palliatifs. «Une minorité de personnes ont le droit à des soins appropriés pour leur dernière tranche de vie. Nous vivons dans une époque d'efficacité des soins médicaux, mesurée selon le taux de guérison.
Il est temps d'avoir une importante réflexion, comme collectivité, «sur la façon dont on veut vivre ce passage de la vie à la mort dans les années qui viennent.»
Il est faux de dire qu'on ne peut plus rien pour ces personnes. «On peut les accompagner, leur offrir du confort, et un bon contrôle de la douleur. Et quand la douleur est bien contrôlée, il y a plus de place pour la réflexion.» Les gens peuvent ainsi profiter des derniers instants avec leur famille avant de quitter pour l'autre monde.