La mort, vous en parlez souvent. Elle vous fait si peur. Elle réveille votre peur de l’inconnu, votre attachement, votre dépendance, votre possession. La mort, pour vous, c’est malheur, oubli, regret et tristesse. C’est un drame, une chose terrible. Vous la représentez comme un spectre monstrueux qui s’accompagne souvent d’un cortège d’acolytes comme la souffrance, les larmes et la colère. Certaines de vos croyances y voient un aspect plus positif que d’autres. Certaines philosophies en parlent plus ouvertement que d’autres, mais tous vous êtes si mal préparés.
En fait, pour accueillir la mort avec sérénité, il vous faudrait la ressentir comme une merveilleuse opportunité de Réconciliation totale.
Car c’est bien ce qu’est la mort : une réconciliation avec vous-même et par-delà même, avec le divin, le merveilleux, le lumineux en vous.
Car il n’y a pas de mort là où vous le croyez. Aussi bien vous appelez naissance le moment où l’âme réincarnée retrouve le plan terrestre, aussi bien vous devriez appeler re-naissance le moment où elle se désincarne pour retrouver son véritable domaine.
Car, en fait, si vous considérez la mort comme une perte, une fin, une disparition, c’est plutôt à la naissance qu’il faudrait employer ces mots. Car c’est dans l’incarnation que l’âme perd toute une partie de sa véritable dimension. C’est à ce moment qu’elle accepte de se réduire à un cadre et de n’être plus que l’ombre d’elle-même. D’une certaine façon, peu à peu, elle « meurt » un peu à son essence divine. Elle oublie ses connaissances, la source d’où elle vient, le potentiel qu’elle possède, pour reprendre une enveloppe et revivre ses expériences.
La mort n’est rien. Elle ne vous ôte qu’une enveloppe, mais vous en faites un drame si vous croyez que cette enveloppe est tout. Si vous ne voyez qu’elle, vous ne pouvez même pas imaginer qu’il y a autre chose derrière de bien plus beau. Ce sont les apparences qui vous font souffrir parce que vous les prenez pour la réalité. Mais la réalité n’existe pas dans votre dimension. Vous n’en voyez que le reflet. Alors pourquoi continuer à préférer le reflet d’un monde à ce monde lui-même.
Non, la véritable mort n’est pas là ! Elle réside plutôt en vous. Car, oui, la mort existe, mais pas là où vous la situez. Non, elle est en vous, car à chaque fois que vous vous coupez de vous-même, vous mourez. A chaque instant où vous êtes séparé de l’Etre, vous mourez. A chaque reniement de votre « Soi » divin, vous laissez un peu plus la mort entrer en vous. Car la mort n’est pas séparée de la vie. Elles sont un seul et même principe, opposées et indissociables. Là où il y a vie, il y a mort potentielle. A chaque fois que vous vous empêchez de vivre vraiment, vous mourez un peu, car vous empêchez votre âme de déployer son plein potentiel. A chaque fois que vous vous laissez dominer par des émotions négatives, vous mourez un peu. Mourir, c’est vous éloigner de vous, c’est vous égarer et perdre votre véritable chemin. Mourir, c’est devenir aveugle, sourd, et muet. C’est refuser de sentir et de suivre votre intuition. C’est vouloir tout contrôler et refuser de lâcher prise.
Car la mort est naturelle, favorable et indispensable. Elle fait partie du cycle de la renaissance. Si vous ne mourez pas à certaines choses pour renaître à d’autres, vous ne pouvez pas avancer. En fait, dans votre langage, il faudrait deux termes différents car il y a mort et mort. Nous pourrions dire qu’il y a une « petite mort » qui intervient plutôt comme une transition. C’est le moment précis où une chose fait place à une autre, dans ce reflet d’éternité où les deux extrêmes se rejoignent. C’est l’instant magique où la nuit fait place au jour ou inversement, et où ces deux pôles opposés se rencontrent avec fulgurance dans l’instantané. C’est le cycle continu de la respiration et la jonction de l’inspir et de l’expir dans une pose où les deux sont mêlés.
C’est le temps magique où l’hiver se retire sur la pointe des pieds et se marie avec le printemps pour enfanter une nouvelle année.
C’est aussi l’instant merveilleux où deux corps se rejoignent du plus profond de leurs opposés, pour devenir, l’espace d’un souffle, à l’image de l’Etre réunifié, et où chacun meurt à lui-même pour se fondre dans l’autre et ainsi rejoindre un peu l’Universel.
La « petite mort », c’est tout ce qui s’efface pour faire place à la vie, plus belle et plus forte à chaque fois. Ainsi est-elle nécessaire à chacun d’entre vous pour vous permettre d’avancer. A chaque fois que vous acceptez de lâcher, de vous abandonner, de faire confiance, vous faites une place pour la « petite mort » et vous allez dans le sens du courant qui vous amène à grandir. Par contre, si vous vous accrochez, si vous êtes dans la peur, le doute, la possession, vous entrez dans la « mort ». car vous refusez de laisser le cours de la vie s’écouler en vous, et vous lui faites obstacle. Alors, peu à peu, votre âme s’englue et perd de sa puissance. Votre véhicule physique s’épuise, pourrit et se nécrose. Vous n’entendez même plus l’appel du divin en vous. Et vous vous noyez peu à peu vous-même.
C’est là que, véritablement, la mort s’installe. Mais il ne tient qu’à vous de choisir la vie ! Pourriez-vous imaginer vous accrocher de toutes vos forces à la nuit pour l’empêcher de faire place au jour ? Vous pouvez toujours essayer, mais le cycle de la vie, lui, va continuer, avec ou sans vous, et, croyez-le, jamais aucun humain n’arrêtera son cours. La force vitale est telle, qu’elle ne ressentira même pas cet individu qui s’oppose, mais lui n’en sortira certes pas vainqueur.
Alors cessez donc d’aller contre le sens naturel du mouvement. Vous savez que votre vie sur terre n’est qu’un passage transitoire qui vous amène plus loin vers autre chose. A quoi bon nous accrocher à l’espoir vain que le courant s’arrête ?
Il vous a fallu faire bien des expériences pour commencer à le comprendre. Combien d’énergie de toute sorte n’avez-vous pas investie pour essayer de conserver et prolonger la vie ? Avec l’espoir inconscient de découvrir un jour le secret de l’Eternité. Sauf que ce secret vous commencez peut-être à entrevoir qu’il est en vous, et non pas en dehors de vous.
Oui, aucune technologie, aucune substance, aucune découverte ne pourra vous propulser hors de la roue de la vie et de la mort vers la lumière éternelle, car pour atteindre ce but ultime et tant espéré, vous n’avez besoin de rien, sauf de vous-même.
Revenir de plus en plus à vous-même. Là est la clef et cela fait si longtemps que vous la cherchez !
Alors, dès aujourd’hui, vivez pleinement et en conscience, pour que ce que vous appelez aujourd’hui la mort, devienne une « petite mort », pareille à celle qui se passe sans arrêt en vous et en-dehors de vous. Préparez-vous pour la faire un moment de plénitude et de retrouvailles. Car prise sous cet angle, la mort que vous trouvez si terrible et qui vous fait si peur, peut devenir une aurore boréale, un printemps fleuri, un orgasme de l’âme. Bref, un instant d’éternité qui vous amène à quelque chose de plus beau encore.
Regardez-la venir avec calme et sérénité, et abandonnez votre corps physique en le remerciant de vous avoir accompagné et instruit tout au long de votre passage sur terre. Et dites à ceux qui restent de faire la fête pour votre re-naissance. Car, enfin, vous rentrez à la maison. Car la mort n’est pas un départ. Non, au contraire, c’est un retour vers sa véritable dimension. Alors préparez-le. Pensez-y comme un véritable cadeau et, en attendant le moment de le recevoir, vivez ! Vivez de tout votre coeur, de toute votre âme. Donnez le meilleur de vous-même à chaque instant, car le meilleur moyen de vaincre la mort et de retrouver la vie véritable, c’est de commencer à être, ici et maintenant.