Immédiatement après la mort, il y a généralement une période de choc, d'engourdissement, d'incrédulité et de négation, surtout si le décès est subit. Les gens disent souvent qu'ils sont "sur le pilote automatique", ce qui leur permet de fonctionner, de faire les démarches pour les funérailles. Cela peut durer de quelques heures à quelques semaines. Cette réaction normale permet à la personne de se protéger avant de faire face à la réalité du décès.
Peu à peu, la personne endeuillée commence à ressentir intensément l'absence de l'être aimé, le vide, le manque. Elle vit beaucoup de tristesse. Tout lui rappelle la personne décédée. Elle réalise que plus jamais elle ne pourra parler à l'être aimé, lui toucher, être à ses côtés. L'absence se fait obsédante et cruellement douloureuse. En effet, l'endeuillé vit la perte d'une relation importante pour lui, mais il vit aussi le deuil de tous les projets qu'il avait souhaité réaliser avec l'autre.
La personne en deuil peut éprouver de la colère. La colère est parfois dirigée contre celui qui est décédé, spécialement s'il a eu un comportement imprudent, s'il s'est suicidé ou encore parce que son décès est perçu comme un abandon. L'endeuillé peut aussi ressentir de la colère contre d'autres personnes, par exemple le médecin qui n'a pas été capable de sauver l'être cher, le chauffard qui a causé l'accident, Dieu qui est accusé d'infliger cette épreuve.
La personne en deuil cherche parfois avec insistance des causes ou des coupables qui pourraient expliquer le décès. Cette recherche normale l'amènera possiblement, avec le temps, à accepter que certaines questions resteront sans réponse, spécialement dans les cas de suicide.
La culpabilité est fréquente. L'endeuillé cherche à savoir ce qu'il aurait pu faire de plus pour l'être aimé ou ce qui aurait pu empêcher le décès. La culpabilité est un sentiment qui peut être très destructeur. Il est important de permettre à la personne de l'exprimer. Peu à peu, elle parviendra probablement à s'en défaire, car elle a sans doute fait tout ce qu'elle pouvait pour le disparu.
Envahie par sa peine, la personne en deuil a de la difficulté à reprendre la vie quotidienne. Au travail, à la maison, dans ses loisirs, dans ses relations avec les autres, elle n'a plus les mêmes intérêts et peut même sembler n'avoir le goût de rien et être désintéressée de tout. Elle peut se sentir anxieuse, éprouver des peurs face à sa santé ou celle de ses proches. Elle idéalise parfois le disparu, oubliant ses défauts et exagérant ses qualités.
L'endeuillé peut ressentir dans son corps les effets de sa peine : boule dans l'estomac, oppression, palpitations, perte d'appétit, fatigue, insomnie, manque d'énergie, difficulté à se concentrer, perte de mémoire. Devant l'intensité de ses réactions, il peut craindre de "devenir fou" ou de manquer de contrôle sur sa vie. Il a parfois besoin de se faire dire que ses réactions sont normales.
C'est peu à peu, généralement avec des efforts, du soutien et du temps que l'endeuillé arrive à réorganiser sa vie différemment, à investir dans de nouveaux intérêts et de nouvelles relations et à se sentir en paix avec le souvenir de l'être aimé. Cependant, longtemps après le décès, l'endeuillé peut vivre encore des moments de tristesse durant le temps des Fêtes, lors d'anniversaires ou d'autres événements significatifs parce que l'absence de la personne aimée se fait plus ressentir dans ces moments de réjouissance.