Avec toujours cette peur qui nous tire le ventre, nous tentons d'éloigner la mort,
en la rejetant le plus loin possible à la fin de la vie…
Comme si la mort n'existait que le jour de notre enterrement !
La vraie question est là : la mort nous fait peur, et ceux qui sont les plus fiers devant la mort sont sans doute ceux qui ont le plus peur …
A force de jouer à cache-cache avec la mort, on se joue la comédie.
A force de tricher avec la mort, on triche avec sa mort.
On croit se battre contre le temps en jouant les prolongations…
Mais, on n'éloigne pas la mort ; elle nous précède.
Tout ce qui dure ne se maintient que parce qu'il n'est pas vivant.
Les cailloux ne meurent pas, faute de vivre.
Il n'y a pas de vie sans la mort.
Pour vivre, la vie a besoin de la mort !
La vie est mouvement, elle devient, elle change, elle se transforme.
La vie naît et meurt.
Nous avons fait de la vie la salle d'attente de la mort…
Et si c'était la mort qui soit la salle d'accouchement de la vie ?